La guerre des Paysans n’est pas une jacquerie née de la misère et du désespoir, la « révolte des rustauds », comme on l’a trop souvent appelée. C’est une révolution. Et peut-être bien la première menée par l’homme du peuple pour fonder un monde nouveau au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
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Elle se réclame de la parole libératrice de Martin Luther et embrase le sud de l’Allemagne, de la Vallée du Rhin à la Saxe, en débordant dans les régions voisines. Son paroxysme a lieu entre avril et juin 1525, en Souabe, en Franconie, en Thuringe et en Alsace. En Alsace, au pied des Vosges, l’insurrection atteint des proportions inouïes : le 11 mai 1525, les bandes paysannes réunies à Molsheim font serment « de mourir et de vivre ensemble dans le saint Evangile » pour promouvoir le programme révolutionnaire des XII Articles. Quelques jours plus tard, une armée venue de Lorraine les anéantit à Lupstein, Saverne et Scherwiller. Ce terrible bain de sang inaugure une ère nouvelle, dans l’ordre et la discipline : on la désigne parfois comme le « siècle d’or de l’Alsace ». La mémoire de 1525 tombe dans l’oubli. (4e de couverture)