Durant la Seconde Guerre mondiale, les forces nazies se livrent à des pillages d'oeuvres d'art et de bibliothèques dans tous les pays occupés. Quelque 5 millions de livres sont saisis en France.
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Mûrement préparées, ces saisies s'abattent sur les bibliothèques des exilés d'Europe centrale, des intellectuels allemands réfugiés ou des bibliophiles juifs, puis, à partir de mi-1942, sur celles de milliers de familles juives arrêtées ou déportées, dont les livres sont abandonnés dans des lieux de stockage ou emportés en Allemagne après un incessant travail de triage. A la Libération, des opérations de localisation et de restitution sont mises en place en Europe occidentale, mais les vainqueurs soviétiques considèrent ces biens comme des "prises de guerre" légitimes. Dès 1950, ces opérations sont interrompues alors que des centaines de milliers de livres n'ont pas retrouvé leurs propriétaires. Après un oubli de plus de cinquante ans, chercheurs et bibliothécaires s'efforcent aujourd'hui d'identifier ces documents, qui se trouvent souvent dans des bibliothèques publiques d'Europe de l'Est, d'Allemagne et d'Autriche, mais parfois aussi dans des bibliothèques françaises. En mars 2017, un colloque international, co-organisé par le Centre Gabriel Naudé de l’Enssib, posait cette question : où sont les livres spoliés par les nazis ? Une partie des contributions sont rassemblées dans cet ouvrage, plus particulièrement, celles cherchant à localiser quelque 14.000 livres spoliés déposés dans une quarantaine de bibliothèques françaises entre 1950 et 1953 et à en connaître les caractéristiques. : éditeur