Michel Corajoud était beau, il était même très beau. Et cette beauté était indissociable de sa personne et de sa présence particulière. Tout au long de sa vie, il n'aura cessé d'être un pionnier dans l'exercice de son activité mais aussi dans son engagement d'enseignant, d'intellectuel et d'artiste.
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Il a exploré la voie d'une pensée et d'une manière de conduire le projet comme un processus ouvert au monde qui transforme radicalement le rapport à l'architecture, à l'urbanisme et au paysage, non seulement du point de vue des spécialistes mais pour chacun d'entre nous. Enseignant à l'école du Paysage, Michel Corajoud invitait ses étudiants à ouvrir un grand cahier dans lequel chacun consignerait tout. Avec sa disparition ses étudiants, ses amis ont saisi que la mémoire de son œuvre n'était pas toute entière comprise dans ses réalisations, ses écrits, ses dessins, ses photos, mais dans le souvenir qu'il avait laissé en chacun d'eux. Aussi ses ses complices, ses admirateurs, ses élèves ses compagnons de route ont été invités à écrire une page ou deux, taper un texte sur le clavier, ou bien, peindre, dessiner, faires des photographies, les coller, tout mettre ensemble, les tickets de la dernière séance de cinéma, le menu d'un repas, le souvenir de celui que l'on vient de quittait et que l'on tenait il y a peu encore dans ses bras. Les pages de ce livre sont un assemblage de contributions personnelles. Toutes elles forment une mémoire, mais une mémoire tournée vers l'avenir, une mémoire en projet. : éditeur